- gnognote
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• 1837 gniogniote; onomat. ou forme région. de niais♦ Fam. Chose négligeable, de peu de valeur. Ce tableau, c'est de la gnognote à côté du tien (cf. C'est de la roupie de sansonnet, de la petite bière). Ce bordeaux, c'est pas de la gnognote.Fam., péj. [Surtout dans le tour c'est de la gnognot(t)e] (C'est une) chose, personne de peu de valeur, d'un intérêt tout à fait négligeable.A. — Usuel. [Appliqué à une chose, à un acte ou à un événement insignifiant] Synon. broutille, camelote, roupie de sansonnet. Ils récoltent avec ça des grains de blé gros comme des noisettes. C'est de la gnognotte à côté de toi (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 418). Les colorations de la peinture à l'huile, c'est de la gnognote à côté de l'émaillure d'une faïence ou d'une porcelaine (GONCOURT, Journal, 1891, p. 90).B. — P. ext. [Appliqué à une pers. assimilée à une marchandise sans valeur] Nullité, quantité négligeable. Du moment que je plais à la femme, le mari (...) c'est de la gnognotte (LABICHE, Garçon Véry, 1850, 8, p. 288). Et ces maîtres-là n'étaient pas de la gnognotte (...). Des membres de l'Institut (RICHEPIN, Truandailles, 1891, p. 163) :• Comme elle descendait l'escalier en l'éclairant de ses regards, je l'entraînais! Jamais Josépha!... Josépha, c'est de la gnognote [it. ds le texte]! cria l'ancien commis voyageur. Qu'ai-je dit là? gnognote [it. ds le texte]... Mon Dieu! Je suis capable de lâcher cela quelque jour aux Tuileries...BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 183.Prononc. et Orth. : [
]. 2 t ds LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892. 1 t ds Lar. 19e-20e. Les dict. de l'époque contemp. admettent les 2 graph. (ROB., Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.). La tendance de la dernière éd. de Ac. est plutôt à la simplification des consonnes doubles (v. p. ex. gigoter). Il paraît donc préférable d'écrire 1 seul t. Étymol. et Hist. Av. 1831 (La Gnognotte, titre d'une chanson ds P.-E. DEBRAUX, Chansons complètes, Paris, t. 1, pp. 34-38). Mot expressif peut-être de la même famille onomatopéique que gnan-gnan (v. FEW t. 7, p. 4a, s.v.
). Bbg. MÜLLER (B.). Mots région. et syst. phonémique du fr. contemp. R. Ling. rom. 1974, t. 38, pp. 378-379; p. 382, 387. - QUEM. DDL t. 2.
ÉTYM. 1840, in D. D. L.; titre d'une chanson, av. 1831; probablt onomat. enfantine exprimant le dédain ou forme régionale de niais.❖♦ Fam. || C'est de la gnognote ! : c'est quelque chose, quelqu'un de tout à fait négligeable (usité seulement dans cette expression). → C'est de la bricole, de la briquette.1 Josépha, c'est de la gnognote ! cria l'ancien commis voyageur. Qu'ai-je dit là ? gnognote… Mon Dieu ! je suis capable de lâcher cela quelque jour aux Tuileries…Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 306.2 La ferraille de moindre calibre se multiplia aussitôt. On n'avait jamais rien vu de pareil. Ceux qui avaient été dans la Somme disaient que le mauvais temps de là-bas c'était de la gnognote à côté de cette rupture de l'univers.Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 251.
Encyclopédie Universelle. 2012.